Hommages pour Daniel Balavoine


"Sacrée soirée" sur T.F.1 le 10 janvier 1990
Extraits d'hommages rendus à Daniel Balavoine



Michel Berger
Robert Bialek
Fancis Cabrel
Parole de "Dormir debout"
Chanson de Francis Cabrel en hommage à Daniel Balavoine.

Michel Denisot
Michel Drucker
Diane Dupuys
France Gall
Jean-Jacques Goldman
Chantal Goya
Johnny Hallyday
Marc Jolivet
Marc Lavoine
Monique Le Marcis
Enrico Macias
Yves Simon
Hervé Vilard
Laurent Voulzy



Michel Berger:

"C'est encore mieux l'après-midi"
Témoignage datant de janvier 1986 de Michel Berger à Christophe Dechavanne suite à la disparition de Daniel Balavoine.

Extraits de l'émission "Nostalgie"
consacrée à Daniel Balavoine, présentée par Michel Denisot et diffusée sur TF1 le 16 janvier 1988.


France Gall:
Extraits de l'émission "Nostalgie"
consacrée à Daniel Balavoine, présentée par Michel Denisot et diffusée sur TF1 le 16 janvier 1988.


Yves Simon:
Extraits de l'émission "Nostalgie"
consacrée à Daniel Balavoine, présentée par Michel Denisot et diffusée sur TF1 le 16 janvier 1988.


Hommages parus dans Télé-Star, début 1986, dans un article de Pierre Chatenier.

Michel Denisot: C'est la première fois que la mort d'un artiste me touche profondément. C'est à Biarritz, au tout début de cette année, que j'ai mieux compris et apprécié qui il était. On s'est rencontrés par hasard, nous étions l'un et l'autre en famille.
Si vous allez à Biarritz, même aujourd'hui, vous comprendrez mieux Daniel; regardez la nature, elle y est tourmentée, généreuse, brutale, en lutte. C'est la nature de Balavoine. Allez vous asseoir sur une falaise, regardez les rouleaux qui s'éclatent et mettez votre Walkman à fond... "L'Aziza" est encore plus belle.


Enrico Macias:Il avait fait sa première grande émission de télévision avec moi. Je me souviens avoir été très impressionné par sa voix avec la chanson "Lady Marlène".
La suite a montré qu'il était un remarquable auteur compositeur et un fantastique musicien. Il avait un style à lui, et il était un chef de file pour toute une nouvelle génération. Il n'est pas mort que pour l'aventure. Il est mort pour ses idées généreuses, son combat contre la faim dans le monde. C'est un martyr de la paix qui nous a quitté.


Diane Dupuys, chanteuse et choriste de Daniel Balavoine pour "L'Aziza", lui rend hommage à travers une chanson dont voici le texte :
"Sortiras-tu vivant de cet enfer blanc ?
Déjà ta voix touche les étoiles tout le temps
Même si on ne crois pas en Dieu
On lève les yeux.

Oh Lord ! Give us back this man and the justice (bis)
On imagine dans tes rêves
Les montagnes que tu soulèves
Et si on ne croit pas en Dieu
On lève les yeux.

Abandonnée au milieu des larmes
J'attendrai que le temps nous désarme
Comme une peine à l'orée du désert..."


Johnny Hallyday:
(propos recueillis par Julien Lepers lors d'une émission "Challenger" sur R.T.L.)
Il m'a écrit une chanson : "Je ne suis pas un héros", il y a 6 ans. J'ai trouvé que c'était un beau texte. Je l'ai chanté. Je crois que c'était un grand compositeur, un vrai musicien qui recherchait toujours des sons nouveaux. Mais c'était aussi un homme qui avait du coeur, qui s'intéressait avec passion à tous les problèmes de la faim, de la pauvreté, des injustices dans notre monde.
Dans notre cercle des chanteurs, on l'appelait "le gamin boudeur". Je veux garder cette image.
Ce qu'il y a de plus triste, c'est que sa femme attend un bébé et que l'enfant ne connaîtra pas le papa, le grand, qu'il avait.


Hervé Vilard: Quand un chanteur s'en va trop longtemps, le public attend, espère, pose la question... "qu'est-il devenu ?". Lorsqu'il revient, sa voix est un besoin quotidien et sa personnalité nous est familière. La mort est ridicule, mais Daniel Balavoine nous laisse sa gloire au fond du coeur et le souvenir de la générosité intelligente."


Jean-Jacques Goldman

Extraits de l'émission "Nostalgie"
consacrée à Daniel Balavoine, présentée par Michel Denisot et diffusée sur TF1 le 16 janvier 1988.

Jean-Jacques Goldman: L'essentiel, c'était pour lui de convaincre et d'être aimé. Il se sentait concerné par tout ce qui lui semblait la moindre injustice, n'importe où dans le monde.
Toutes ses chansons sont engagées pour une idée, pour un cri. Daniel était l'un des chanteurs qui avait le plus de potentiel. Il piaffait d'impatience pour son spectacle au Palais des Sports à la rentrée prochaine, et il voulait retrouver un groupe, comme à l'époque où je l'avais connu où il était membre de "Présence".


Chantal Goya: Daniel Balavoine était un grand artiste et son talent vivra longtemps dans le coeur du public. Mais Daniel, c'était aussi pour moi, quelqu'un qui allait au bout de ses idées avec enthousiasme, avec générosité, sans gêne et sans peur. Sensible, généreux, il n'a jamais craint de heurter les hypocrites, les opportunistes et les lâches. Son monde à lui ne s'arrêtait pas à l'horizon du métier de chanteur. Il savait que chaque être sur terre se devait à ses semblables, à ceux qui souffrent, à ceux qui ont faim, à ceux qui meurent de soif.
C'est pour cela que j'aimais bien Daniel Balavoine. Parce qu'il était un homme de coeur et qu'il avait une âme d'enfant qui découvre chaque jour les injustices de notre société.


Hommage de Marc Jolivet tiré du magazine "Platine" n°62 (Juin-Juillet et Août 1999).
Ces propos ont été recueillis pour une émission réalisée par Guy Job intitulée "Le temps d'une chanson" qui sera diffusée au cours de l'été 1999.
"... Balavoine était un homme sincère : quand je suis tombé dans le trou pendant 10 ans, il m'a sauvé... Ensemble, sur scène, on a réussi à faire pleurer et partir un animateur suisse... Deux jours avant que Daniel ne parte, on avait décidé de monter en comédie musicale "Simon et Gunther". S'il avait vécu, Daniel aurait voté Cohn-Bendit..."



Hommage de Monique Le Marcis à Daniel Balavoine pour son disque "L'aziza".
Cet hommage est extrait de la "Collection Dossier" du "Nouvel Observateur" intitulée "40 ans de 45 tours" (N°4 de Janvier 1991).
Monique Le Marcis a été, pendant de nombreuses années, Directrice de la programmation à R.T.L.
Elle est à l'origine de la découverte des plus grandes vedettes françaises d'aujourd'hui et de leur promotion.

Daniel Bataille, Daniel Prophète, Daniel Visionnaire, Daniel Tendresse, Daniel dont les mots sont toujours des cris, des S.O.S. N'est-ce pas lui qui criait à François Mitterand en 1980 : "Beaucoup de jeunes sont désespérés - le désepoir est mobilisateur, à ce moment là, il devient dangereux " !.
"Tombé pour l'amour" parce que quelque part "un enfant assis attend la pluie". Quelque mois plus tôt, ce sont les yeux d'une petite fille de Marrakech qui lui inspirait les mots de cette chanson. "L'Aziza", la femme chérie, message d'amour pour sa femme.
Fascination de Daniel sur le fait que l'on puisse être juive marocaine - appel non pas contre le racisme mais pour la tolérance religieuse, pour le rapprochement des races.
Daniel qui se dresse contre les murailles qui séparent les familles, les peuples. Depuis "Les aventure de Simon et Gunther" séparés à Berlin l'un de ses premiers albums) jusqu'à "Sauver l'amour" (son dernier album) pour lequel il me déclarait subitement alors que je le découvrais près de lui : "Monique, j'aimerais que ce soit le dernier...".
L'amour, unique carburant de ses colères. Symbolique, significatif, pendant que Daniel concrétisait cet album, un autre engrenage s'enclenchait : Paris-Dakar, Bob Geldorf, Live Aid, La Courneuve, Action Ecole, livraison des pompes à eau, le ciel... Qui d'autre ?.
Pour Daniel, pour elle, il est bien que, de son dernier album, reste ce disque, cette chanson, "L'Aziza". Née des yeux d'une petite fille pour les yeux d'une femme que l'on retrouve aujourd'hui dans les yeux d'une autre petite fille.

En janvier 1990, dans le numéro 25 de "Paroles et Musique" consacré à Daniel, Monique Le Marcis s'exprimait ainsi :

"...Au moment de chaque rentrée, il me manque l'album de Balavoine. Il y a Souchon, Goldman, Cabrel et quelques autres et un absent. C'est pesant. Nous avons fait beaucoup d'émissions ensemble. A titre d'anecdote, c'était lui et Michel Berger qui avaient présenté dans la "Nouvelle Affiche" (émission de télé qui lançait de jeunes chanteurs), un chanteur encore méconnu qui s'appelait Jean-Jacques Goldman...".


Francis Cabrel

"Sacrée soirée" sur T.F.1 le 10 janvier 1990
Interview de Thierry Séchan et Marc robine
magazine "Paroles et Musiques", N°21 septembre 1989.
Interview de Bernard Maryse
magazine "Paroles et Musiques", janvier 1990. Francis Cabrel confiait son sentiment vis-à-vis de Daniel Balavoine.


Interview réalisée par Thierry Séchan (le frère de Renaud) et Marc Robine pour le magazine "Paroles et Musique" (N°21 de septembre 1989)

Interviewer: Au milieu de toutes ces préoccupations, vous dédiez une chanson de votre dernier disque à Daniel Balavoine ("Dormir debout").
Quels étaient vos rapports avec lui ?.

Francis Cabrel: Je ne l'ai croisé que 4 ou 5 fois dans ma vie. Ce n'était pas quelqu'un que je côtoyais beaucoup. Mais, par contre, la dernière fois qu'on s'est vus, c'était au Palais des Congrés. Il faisait son album, et moi, je faisait le mien dans le studio adjacent. On a discuté, et il m'a filé des coups de main... Il était en train de faire son plus bel album. Déjà, je l'aimais beaucoup ; mais avec cet album là...

I.: Et Paris-Dakar, ça ne vous gênait pas ?.

F.C.: Si, Paris-Dakar, ça m'a toujours gonflé.

I.: Vous en avez parlé ?.

F.C.: Je ne me souviens pas. Mais je sais qu'il avait une action humanitaire en parallèle. Il distribuait des motopompes. C'est vrai que, moi...ça me gêne...ce rallye...au milieu des gens qui crèvent ; ces camions pleins de petits déjeuners qui traversent le désert. Ca m'a toujours heurté. Mais lui, il avait libéré sa conscience en distribuant des motopompes ; et je trouve que c'était une bonne idée.

I.: Encore le "charity business" ?.

F.C.: C'est vrai qu'il y a des gens qui font leur promotion sur l'Afrique, oui. Mais Balavoine m'intéressait parce que c'était un créatif. Quelqu'un qui se remettait plus ou moins en question à chaque album. Il avait une inventivité extraordinaire. C'était un chanteur installé, il aurait pu se laisser aller à la facilité ; et pourtant, il n'a pas fait des choses si faciles que ça. Il était courageux, dans sa carrière comme dans la vie. C'est le mec qu'il nous faudrait aujourd'hui, parce que c'était un meneur. Comme Coluche. Malheureusement, ils ne sont plus là, ni l'un, ni l'autre.
Mais pour en revenir à cette chanson, c'est juste un hommage sympa et pas trop larmoyant. Je ne voulais pas faire dans le genre "...il n'est plus là...". Il aimait la musique qui bouge, alors, j'ai fait une chanson qui bouge. Un petit clin d'oeil, quoi...



En janvier 1990, dans le magazine "Paroles et Musique", Francis Cabrel confiait à Bernard Maryse son sentiment vis-à-vis de Daniel Balavoine.

"...J'étais chanteur de bal. Lui, il avait déjà sorti un album en 1975, "De vous à elle en passant par moi". Il y avait une chanson, "Couleurs d'automne", que j'adorais et que je chantais dans les soirées. Je ramais parce que ça montait très haut ! . Ensuite, il avait fait "Vienne la pluie" en pleine période de sécheresse - l'été 1976 - que j'ai mis à mon répertoire. Avant même de le connaître, je l'aimais bien. Et quand j'ai fait mon premier album en 1977, la FNAC, rue de Rennes, organisait des rencontres entre de jeunes chanteurs et le public. On pouvait inviter quelqu'un. Moi, j'avais dit : "J'aimerais bien que Daniel Balavoine soit là.". A mon grand étonnement, il est venu. Il ne m'avait jamais vu ni entendu. Par la suite, on s'est croisé plusieurs fois, mais toujours trop rapidement. J'aurais aimais le voir davantage, mais bon... La fois où nous avons pu nous rencontrer plus longuement, c'était au Palais des Congrés. Il enregistrait "Sauver l'amour" au Studio A, et moi, "Photos de voyage", dans celui du fond. J'avais un mal de gorge fou, et il m'a filé plein de médicaments qu'il avait dans un mallette à pharmacie. C'était un grand bavard, nous avons bien rigolé...
Mon admiration pour Daniel Balavoine a connu une évolution croissante. C'est pourquoi j'ai ressenti le besoin, dans mon dernier album, de lui dédier une chanson, "Dormir debout". La façon dont il a disparu subitement et cruellement pour tous les gens qui l'aimaient, l'énorme trou que ça laisse dans le paysage musical français, c'est comme si on perdait Jonasz dans un catastrophe. Il y a une dizaine de gens comme ça qui sont primordiaux. Balavoine était l'un des plus représentatifs de par son don d'invention et les risques qu'il a pris, tant dans son discours que dans sa musique. C'est comme quand on a perdu Jimi Hendrix quand j'avais 17 ans. Il te manque quelqu'un... J'imagine ce que Daniel aurait fait aujourd'hui. Il atteignait sa pleine maturité avec le temps et la sérénité. tout d'un coup, ça l'a fauché...
J'aimais ses coups de gueule. Avec lui et Coluche, les jeunes avaient des mecs qui étaient intelligents, incisifs, moqueurs, insolents... Depuis qu'ils ont disparu, le discours politique n'a plus à se méfier de la satire que faisait Coluche, ni de l'analyse froide et déterminée de Balavoine. C'était vraiment deux points de feu que les politiciens pouvaient craindre. Aujourd'hui, ils ont l'âme plus tranquille pour balancer leurs conneries. Moi, je ne suis pas assez sûr de moi pour les remplacer en quoi que ce soit. Quand je suis devant un micro, je n'ai qu'une envie, c'est de disparaître dans un trou de souris. Renaud, il ne sait pas trop non plus. Goldman, c'est le mec discret aussi. Il ne reste plus que des mecs discrets. Alors qu'il faudrait malgré tout, quelqu'un qui monte au créneau..."


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