Le 2 avril, Daniel est au Printemps de Bourges. Plus de 4000 personnes assistent au concert qu'il donne sous le grand chapiteaude la place Séreaucourt. (Il était d'ailleurs pressenti pour une nouvelle participation à ce festival en 1987, pour un co-récital avec Jeanne Mas). Durant l'été paraît le 45 tours "Dieu que c'est beau" . (Frida chante dans les coeurs) avec en face B la version instrumentale de "La muraille". Quelques mois plus tard, le 4 novembre, on trouve "Dieu que c'est beau" en 47e position du tout premier Top 50. En septembre, "Les enfants du Rock" consacrent à Daniel un reportage intutulé "Le chanteur en état de marche". Et du 20 au 30 septembre, c'est son second Palais des Sports. Dans un décor sobre, éclairé par un procédé nouveau qui permet une infinie variété de tons, Daniel y donne la pleine mesure de son talent. Tout au long de ces concerts, il marque des ponits et cette fois, " même le Tout-Paris se lève pour prolonger le combat". Ce spectacle donnera lieu à l'enregistrement d'un double album live: "Balavoine Au Palais des Sports" .


En janvier 1985, il entreprend son second "Paris-Dakar" comme co-équipier de Jean-Luc Roy sur la Tayota N°220. Contrairement à 1983, il fait cette fois le Rallye de bout en bout (malgré une panne de moteur à 10 mètres de l'arrivée). A dakar, l'équipage Roy-Balavoine se classe 30ème. Tout au long de ces semaines, si Daniel remplit son rôle de navigateur en vrai pro, il éprouve un profond choc culturel en découvrant l'Afrique. Et s'il y est venu par passion du sport, il sait dèjà qu'il y reviendra pour apporter son aide à cette région du monde où tant de choses sont encore à faire.


En juillet, il est l'un des 80 000 spectateurs qui assistent à Wembley, au concert "Live Aid" organisé par Bob Geldof. Il regrette l'absence de participation française à cette opération. Il s'investit dans "Action-Ecole" et participe le 16 octobre, au concert "Chanteurs Sans Frontière" donné à La Courneuve. Et même si la faute en incombe surtout à l'organisation, Daniel (comme beaucoup d'autres artistes) constatera avec amertume le relatif échec de cette manifestation.




En octobre toujours, paraît le dernier album de Daniel Balavoine "Sauver l'Amour". Cri d'alarme sans doute, mais plein d'espoir. Sentiment profond, conviction que "la notion d'amour est en train de dépérir et que pourtant elle est la clé de tous les problèmes... dans ce monde où le plus beau reste à faire". Ce message Daniel nous le renvoie à travers le miroir de la pochette, derrière lequel son visage s'efface comme pour nous passer le relais. Les textes sont forts:
"Tous les cris, les S.O.S" ,
"Sauver l'amour",
"Aimer est plus fort que d'être aimé", etc.
"Un enfant assis entend la pluie". est consacrée aux problèmes posés par la sécheresse en Ethiopie. Les droits de cette chanson seront versés pour l'Afrique.


"L'Aziza" est le premier 45 tours extrait de l'album. Il entre au Top 50 dès le 24 novembre. Il y tiendra la première place pendant les deux premiers mois de l'année 1986 (ce titre fait l'objet d'un clip réalisé par Olivier Chavarot). A travres cette chanson, Daniel lance un appel au rapprochement des races: "Je ne suis pas contre le racisme, je suis pour les races. Il faut arrêter de dire aux gens qu'il n'y pas de fossé entre les races. Il faut leur apprendre qu'un fossé ça peut se franchir".




Pour "L'Aziza", Harlem Désir remet à Daniel le prix "S.O.S. Racisme", lors de la Fête des Potes au Bourget le 7 décembre.


Mais si ce dixième album est sans doute le plus achevé au niveau des textes, il représente aussi une nouvelle façon de travailler la musique. Il a été enregistré en Ecosse avec de nouveaux musiciens: Matt Clifford (claviers), John Woolloff (guitares) et toujours Jo Hammer (batterie). Daniel a recherché une autre forme de son. Il l'a trouvé à travers le Fairlight, avec l'aide de Jo et Andy Scott. "Ce qu'il y a de fantastique, c'est qu'avec un tel instrument, il n'y pas de limite. Nous ne sommes prisonniers de rien".


En janvier 1986, Daniel a la tête pleine de projets. En mars, il doit partir en Angleterre pour y enregistrer avec ses musiciens un 45 tours qui ne sera pas un nouveau disque de Balavoine, mais celui d'un groupe. Ce sera un produit purement anglo-saxon, destiné aux anglo-saxons. En octobre, il doit de nouveau se produire au Palais des Sports.


Pour le moment, il s'engage dans le "Paris-Dakar, Pari du Coeur". Comme il l'a décidé l'année précédente, il retourne en Afrique pour amener aux populations de là-bas l'aide nécessaire à leur survie. Il emmène avec lui cent pompes à eau. Il veillera lui-même à leur installation.


Le 14 janvier 1986, c'est l'accident... Le silence s'est installé. Et même si Daniel Balavoine est toujours avec nous, quelque part il nous manque. Cruellement.


Marie-dominique VANDENWEGHE

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