Loin des yeux de l'occident

Pour la femme veuve qui s'éveille

Petite jaune au boulot
Courbée l'échine
Femme douce vit dans les nuits câlines
En bleus de Chine
Aux frontières de Shanghaï
Faut bien qu'elle travaille
Pour nourrir
Nourrir ses fils

Et dans le monde c'est partout pareil
Pour la femme veuve qui s'éveille
Comme celle de Koustanaï
Dont l'amant n'est qu'un détail
Mort au camp de travail
Seul champ de bataille
Oh inconnue
Dont la peine insoutenable
Est insoutenue
Met son cœur à nu
Fait comme une entaille
Une entaille

Petite noire en tempo
Pilait le mil
Bébé dans le dos penchée sur une terre
Lâche et hostile
Fille du peuple Massaïs
Sue à son travail
Gardant le sourire

Et dans le monde c'est partout pareil
Pour la femme veuve qui s'éveille
L'ennemi t'assaille
Autour de toi resserre ses mailles
Femme de Shanghaï
Ou de Koustanaï
Du peuple Massaïs
Veuve d'un monde qui défaille
Rien ne peut égaler ta taille
Paroles et musique Daniel Balavoine.
© Editions Barclays-Morris / Rougeagèvre

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Supporter

Pour le gardien pense aux étrennes
On s'engueule même quand on s'entraîne
Il faut punir la mauvaise graine
Supporter supporter
Laisse pas tomber Saint-Etienne
J'mets à gauche l'argent qu'j'ai devant moi
Joueur de foot ça ne dure pas
La gloire est froide quand elle s'en va
Supporter supporter
Faut aimer les stéphanois

Souviens-toi quoiqu'ils disent
Ne les écoute pas
C'est quand je joue mal
Que j'ai le plus besoin de toi
Quand je touche plus une bille
Ne fais pas comme cette fille
Qui s'fait la malle en disant
Chéri, je n'aimais que toi
Oh n'aimais que toi

Où y'a d'la gêne y'a pas de plaisir
C'est chez les pauvres que c'est le pire
Quand y'a plus d'but y'a plus de délire
Supporter supporter
Faut renflouer la tirelire
Chez les gens propres y'a qu' une loi
Les dessous de table ça se nettoie
Quand on ne sait pas vaut mieux rien dire
Supporter supporter
Joue pas avec mon avenir

Souviens-toi quoiqu'ils disent
Ne les écoute pas
C'est quand je joue mal
Que j'ai le plus besoin de toi
Quand je touche plus une bille
Ne fais pas comme cette fille
Qui s'fait la malle en disant
Chéri, je n'aimais que toi
Oh n'aimais que toi

Bis...

C'est vraiment trop facile
De tendre les bras
De pousser au cul
Quand y'a la baraka
Mais quand y'a d'la dérive
Faut ramer ne pas lâcher prise
Ne pas tourner sa veste en
Disant je n'aimais que toi
Chéri
Mais tu m'déçois
Paroles et musique Daniel Balavoine.
© Editions Barclays-Morris / Rougeagèvre

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Les petits lolos

Poupées gonflées à l'hydrogène
Roulées comme des sirènes
Qui s'envolent
Oh oh oh
On peut les trouver à cinq heures
Devant les écoles
Les lolita ah...
Une à moi
D'une douceur assassine
Tissée de mandarine
Et de mots qui glissent au bout de sa voix

Y en a des divines
Mais celle qui est là pour moi
C'est vraiment la plus divine
Elle a toujours des pensées
Si fines
Que j'ai peur de l'étouffer dans mes bras
Elle est si câline
Qu'il faut respecter son corps
Très fort
Elle est tellement divine
Qu'on peut tout imaginer
Mais il ne faut pas toucher
Ses petits lolos
Jolis lolos

Amantes aimées
Aimantent les boussoles
Les lolita
Oh oh oh
Le goût de ses larmes
Fait sur moi
L'effet de l'alcool
Ma lolita ah
Et souvent
Son malaise me laisse k.o.
Je l'aime j'lai dans la peau
Si fort qu'on le voit sur la photo

Y en a des divines
Mais celle qui est là pour moi
C'est vraiment la plus divine
Elle a toujours des pensées
Si fines
Que j'ai peur de l'étouffer dans mes bras
Elle est si câline
Qu'il faut respecter son corps
Très fort
Elle est tellement divine
Qu'on peut tout imaginer
Mais il ne faut pas toucher
Ses petits lolos
Jolis lolos
Paroles et musique Daniel Balavoine.
© Editions Barclays-Morris / Rougeagèvre

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Frappe avec ta tête (A l'écrivain argentin)

Sous la torture
Derrière les murs
Les yeux remplis d'effroi
L'homme aux voeux purs
Souffre et endure
Les coups sourds de la loi
Noyés par les bulles rouges
Ses mots muets
S'élèvent et s'écrasent sur la paroi
L'écrivain plie mais ne rompt pas
Ressent une étrange douleur dans les doigts
Délire en balbutiant qui vivra vaincra

Dans la cellule du poète
Quand le geôlier vient près de lui
Quand plus personne ne s'inquiète
L'homme que l'on croyait endormi
Frappe avec sa tête

A court d'idées
Ils t'ont coupé
Et ta langue et les doigts
Pour t'empêcher
De t'exprimer
Mais ils ne savent pas
Qu'on ne se bat pas
Contre les hommes
Qui peuvent tout surtout pour ce qu'ils croient
Et l'homme infirme retrouve sa voix
Défie le monde en descendant de sa croix
Et sort la liberté de l'anonymat

Dans la cellule du poète
Quand le geôlier vient près de lui
Quand plus personne ne s'inquiète
L'homme que l'on croyait endormi
Frappe avec sa tête

Frappe avec ta tête...
Paroles et musique Daniel Balavoine.
© Editions Barclays-Morris / Rougeagèvre

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Partir avant les miens

Petite foule danse
Autour d'un corps s'endormant
Douceur immense
Pour le départ d'un parent
Calmement
Peint aux couleurs de l'artifice
Des bleus lisses et roses et blancs
Et lentement
Visages tendres sur l'herbe glissent
Se sourient en chuchotant
Et sans le moindre tourment
Ils fêtent mon enterrement

Cendres folles et s'envolent
Sous les yeus pâles et contents
Et s'unissent aux lucioles
Pour vivre un dernier instant
Et à jamais
Restent en suspens

Et j'ai souvent souhaité
Partir avant les miens
Pour ne pas hériter
De leur flamme qui s'éteint
Et m'en aller
En gardant le sentiment
Qu'ils vivront éternellement
Et simplement
Qu'ils fassent que nuit soit claire
Comme aux feux de la Saint-Jean
Que leurs yeux soient grands ouverts
Pour fêter mon enterrement

Père et mère soeurs et frères
Je vous aime puissamment
N'adressez aucune prière
Où que j'aille je vous attends
La poussière vit hors du temps

Il faut rester à la lumière
Dansez buvez en me berçant
Que je vous aime en m'endormant.

Paroles et musique : Daniel Balavoine.
© Editions Barclay-Morris / Rougeagèvre.

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Poisson dans la cage

Parti à la nage oh eh oh
Parti à la nage
Pour voir le fond de l'eau
Voir le fond de l'eau oh eh oh
Et du fond de l'eau
Voir passer les bateaux
Passer les bateaux oh eh oh
Et voir les images
Paisibles et sans défaut
D'une mer sauvage
Juste en changeant de peau

Poisson dans la cage à oiseau
Oiseau sans plumage
Parti par les ruisseaux
Vers les fleuves sages oh eh oh
Et les fleuves sages se mêlent aux rouleaux
Des océans chauds oh eh oh
Mais dans les bagages
Une illusion de trop
Croire que tout est beau
Sous le niveau zéro

Et souvent la mer
Laisse un goût si amer
Quand un ami comme un frère
Tombe de trop haut
On ne pouvait plus rien faire
C'est écrit sur son tombeau
Parti en faisant
Un voyage de trop
C'est la dose qui l'a mis k.o.

Qui est le coupable oh eh oh
L'horizon trop noir
Ou le trouble de l'eau
Pourquoi l'enfant sage oh eh oh
Cherchait le mirage
Ailleurs que dans sa peau
Poisson dans la cage
Ne pourra jamais
Expliquer aux oiseaux
Qu'on voit toujours trop gros
Sous le niveau zéro

Et souvent la mer
Laisse un goût si amer
Quand un ami comme un frère
Tombe de trop haut
On ne pouvait plus rien faire
C'est écrit sur son tombeau
Parti en faisant
Un voyage de trop
C'est la dose qui l'a mis k.o.

Paroles et musique : Daniel Balavoine.
© Editions Barclay-Morris / Rougeagèvre.

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Revolucion

Quand les canons résonnent
Comme pour annoncer le mauvais temps
Les femmes frissonnent
Et sous leurs jupons cachent les enfants
Elles prient la madone
Blessent leurs genoux en suppliant
Mais qu'est-ce qu'elle leur donne
En échange de leur dévouement

Revolucion
Crache la douleur des mots
Si les cris viennent de la peau
Revolucion
Sous les éclairs des couteaux
Glissent les lames le long du dos
Revolucion
Mère du dernier sursaut
Met du sang dans les sanglots

Comme on porte une couronne
Elles ont la peur sur leurs visages ruisselants
Espérant la maldonne
Elles frappent leurs poitrines en défilant
Pieusement questionnent
Est-ce que disparus veut dire vivants
Faut-il qu'elles pardonnent
Pour croire que leurs morts ne sont qu'absents

Revolucion
Crache la douleur des mots
Si les cris viennent de la peau
Revolucion
Sous les éclairs des couteaux
Glissent les lames le long du dos
Revolucion
Mère du dernier sursaut
Met du sang dans les sanglots

Et quand les canons résonnent
Les femmes aux regards bouleversants
Défilent inlassablement
Chaque jeudi que Dieu donne
Soutenues par la Madone
Loin des yeux de l'Occident
Près des canons qui résonnent
Les femmes aux regards bouleversants
Défilent inlassablement...

Paroles et musique Daniel Balavoine.
© Editions Barclay-Morris / Rougeagèvre.

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